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La Lettre du Vistemboire n°2 : la Joconde au Vistemboire ?

  • Photo du rédacteur: Alexandre Missoffe
    Alexandre Missoffe
  • 19 févr.
  • 2 min de lecture



Le choix de la toute première histoire inaugurale du Vistemboire était évidemment un cas de creuse-méninges particulièrement sévère. Certes, c’est le début, on se rode, et il faudra compter dans cette histoire quelques balbutiements qui seront comme des péchés de jeunesse du projet. Je voulais une histoire la plus universelle possible, de celle qu’on croit connaître mais qu’on redécouvre sans cesse

Le vol de la Joconde me parut être tout indiqué. Histoire à tiroirs s’il en est, elle est un récit gigogne presque infini... Restait donc à l’écrire à la façon du Vistemboire et à trouver les objets et papiers qui s’y rapportent.

La recherche des objets me réserva son lot de trouvailles, de déceptions et de surprises. Ainsi j’avais trouvé dans une vente aux enchères une copie de la Joconde faite vers 1912 par un petit malin qui se disait que, puisque la vraie avait officiellement disparue, c’était l’occasion ou jamais de berner des collectionneurs peu scrupuleux. « Fausse Joconde, début XXème siècle », je trouvais cela amusant et j’enchéris jusqu’à quatre cents euros (elle n’était objectivement pas trop mal exécutée) … elle fut adjugée plus de quarante mille ! J’étais navré de perdre cette enchère mais enthousiaste à l’idée qu’il existât des gens prêts à mettre cette somme pour un faux avéré, et déjà vieux sans même être ancien. Décidemment, Mona Lise séduit tant que même ses sœurs adoptives s’en trouvent valorisées.

La construction du récit du vol de la Joconde me permet aussi de faire le lien avec un procédé intéressant que j’ai découvert lors d’une visite récente au salon Museum Connection : une forme d’audioguide avec le téléphone en géolocalisant les lieux relatifs au récit. Lorsque vous passez à proximité et si vous avez sollicité le service, vous recevez une notification qui vous signale la proximité du jalon. Le visiteur du Vistemboire peut ainsi prolonger l’expérience et, quelques jours ou semaines peut-être après avoir découvert l’histoire dans la boutique, il recevra en parcourant Paris, une notification lui disant par exemple « vous êtes à 10 mètres de la petite chambre dans laquelle Peruggia cacha le tableau », ou encore « vous êtes à côté du petit appartement ou vivait Picasso et d’où il sortit dans la nuit du 28 aout 1911 avec l’intention de jeter dans la Seine des statuettes phéniciennes par crainte de l’enquête sur le vol de la Joconde ».

Ce prolongement du concept par une sorte de « Vistemboire hors-les murs » m’a aussitôt enthousiasmé. Mes enfants, qui ont l’esprit pratique de leur mère, ont pointé la contradiction entre le mal que je me donne pour faire du Visemboire le lieu le plus attirant possible et ce nouveau développement qui cherche à occuper les gens en dehors. J’ai reconnu et salué la pertinence de leur remarque et j’ai continué à n’en faire qu’à ma tête.



 
 
 

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13 Passage des Panoramas,

75002 Paris, France

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